La saga Phillips: la genèse
- Douglas Pickford
- 31 janv. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 févr. 2022
Les batailles des sœurs Phillips ont frappé notre imaginaire ces derniers mois. Mais d'où le drame prend-il sa source? Regard sur les origines du nouveau soap opera favori des bleucontéens.

Qui n'a pas déjà entendu parler de Daisy ou Melinda Phillips? Alors qu'on attend une conclusion à l'incroyable litige les opposant, nous sortons aujourd'hui notre plus conséquent dossier de presse, qui se penche sur la relation turbulente de la famille.
Il était une fois, dans un royaume fort fort lointain...
Richard Phillips règne depuis sa tour d'ivoire. Fort des résultats de sa multinationale M Cosmetics, le patriarche contemple cependant l'avenir d'un œil inquiet. Le transfert d'entreprise demeure la douloureuse épine dans son pied... et ça présente un défi. C'est monnaie courante pour une entreprise familiale.
M. Phillips planifie sa succession et décède. L'entreprise revient alors à parts égales à sa veuve Margaret, puis ses filles Daisy et Melinda. Tout va bien jusqu'à maintenant. Margaret s'impliquait déjà activement dans l'administration et était prête à prendre les rênes. Mme Daugherty étant reconnue pour son leadership coriace, qualifions-le ainsi, et son flair pour les bonnes affaires, on attesta à ce moment d'une transition effectuée avec succès.
...Vint le grand méchant dragon cracheur de feu.
La reprise des affaires à la M Cosmetics va bon train. Les chiffres sont bons, les actionnaires satisfaits, les produits trouvent preneur. Malheureusement, Margaret constate vite que ses filles ne partagent pas son intérêt pour les affaires – la biziness comme martèle si souvent sa fille Melinda.
“J'avais d'autres plans. Je venais de rencontrer Bruce et je vivais une idylle. Il m'a encouragé à suivre ma voie, définir mes vues sur une carrière en politique. J'avais des idées et je voulais faire une différence.”
Daisy Phillips, la cadette, avait d'autres plans pour la suite des choses. La politique l'appelle. Alimentée par la jeunesse, l'insouciance, l'arrivisme peut-être, elle voit maintenant une occasion de tailler sa place dans le monde et de pousser de l'avant ses idées réformistes. C'est à cette époque qu'elle fait la connaissance de Bruce Thompson, un bel éphèbe aux ambitions illimitées, personnage avec qui elle convolera rapidement et qui sûrement, dans sa quête de pouvoir, servira de catalyseur aux propres aspirations de Daisy.
“J'avais d'autres plans. Je venais de rencontrer Bruce et je vivais une idylle. Il m'a encouragé à suivre ma voie, définir mes vues sur une carrière en politique. J'avais des idées et je voulais faire une différence” m'a affirmé la concernée lors d'un entretien à la radio de Blue County. Ça fait des années cette entrevue, mais je m'en souviens comme si c'était hier. C'était une réponse parfaitement candide, d'un temps où être une Phillips était plus facile.
Et la famille royale mourut aux griffes du dragon.
Les événements qui s'ensuivent ont mené, selon mes constatations, à l'effritement de la dynastie. Daisy n'a cure des opérations de la M Cosmetics, et demande à être rachetée. Elle compte utiliser les liquidités pour financer sa prochaine campagne électorale, et maintenir son train de vie grisant avec sa nouvelle flamme. Tout semble tomber sous le sens, dans sa tête.
Comble de malheur, Margaret refuse. Elle questionne l'influence négative que Bruce aurait sur elle, qualifie ses projets de carrière de lubies. Un de mes bons contacts m'a fait suivre le procès-verbal de cette réunion fatidique où Daisy a fait l'annonce et Dieu, je vous épargne les détails. “Égoïste”, “ingrate”, voire “connasse”, les termes sont bons pour exprimer le ressenti de la PDG de M Cosmetics. Séparer la logique froide et l'émotion, quand il s'agit d'une affaire de famille, c'est compliqué n'est-ce pas?
Daisy ne capitule pas, mais s'entend pour un buyout progressif. Le lien avec sa mère est rompu, mais elle obtient compensation. La compagnie mettra quelques années pour s'en relever, et ce, à coup de licenciements et de fermeture de départements. Daisy disparaît dans la nature avec la cagnotte. Pour M Cosmetics, dont la capitalisation boursière se chiffre en milliards, racheter un de ses plus importants actionnaires a été quasiment fatal. La vision du patriarche Phillips s'étiole dans le processus; le roi est mort, vive le roi.
Évidemment, l'histoire ne dit pas tout. Quelles ont été les motivations des différents acteurs, vers quoi chacun aspirait dans cette aventure, qui est le vrai bouc émissaire? Melinda et Margaret n'ayant pas voulu m'accorder d'entrevue dans le cadre de ce dossier de presse, j'ai tenté ici de me baser sur des faits documentés. Ceux-ci existent, mais sont partiels. Il ne disent pas si Margaret entretient encore des sentiments vindicatifs à l'endroit de sa fille Daisy. Ou encore, Margaret est-elle derrière le sabotage de la carrière politique de Daisy? Peut-être, le motif est là. Margaret a-t-elle utilisé Melinda pour accomplir la sale besogne? C'est ce qu'on continue de chercher. Et peu importe ce qui est à l'origine du conflit, s'il se résout dans l'illégalité, on va le savoir.
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